Nota bene : ce compte-rendu a été rédigé à partir de la publication disponible à travers de l'application Arqueología mexicana pour Android.
Taladoire, E. (2014). D’Amérique en Europe. Quand les Indiens découvraient l’Ancien Monde. Paris : CNRS Éditions.
L’archéologue Laura Gámez revient sur les travaux sur le site de Yaxhá, lequel participe d’un projet plus vaste sur le parc Yaxhá-Nakum-Naranjo et de comprendre les relations que le premier et le troisième sites étaient respectivement liés à Tikal et à Calakmul.
Enseignant-chercheur à l’Université de Tulane, Francisco Estrada-Belli dirige les fouilles sur le site d’Holmul depuis seize ans. Elles ont pour but de comprendre le site au Préclassique et la transition qui a conduit certains groupes à abandonner Cival, grand chèferie de l’est du Péten pendant cette période vers des centres secondaires comme Holmul. il revient notamment sur les fouilles entreprises sur le Groupe II, construit vers 350 avant Jésus-Christ. On y retrouve quatre étapes de construction de pyramides qui formaient un ensemble triadique. L’Édifice A cachait notamment une frise spectaculaire comprenant l’image d’un dirigeant et une tombe contenant une offrande riche et complexe.
Masques en stuc, Holmul, Classique
Photo: Francisco Estrada-Belli/Ministère des Sports et de la Culture du Guatémala.
En ce qui concerne Chilonché et La Blanca, Cristina Vidal et Gaspar Muñoz Cosme ont voulu faire connaître ces deux sites de la vallée du Mopán en insistant sur les surprenants restes de peinture murale retrouvés et consolidés de l’Édifice 3E1 situé au nord de l’Acropole de Chilonche. Chilonche fait partie de ses rares sites ayant connu une occupation continue depuis le Classique ancien (à partir de 300 dne). Ce site a connu une grande importance si on considère les 50 ensembles architecturaux. Les fouilles à Chilonché font partie d’un projet de plus grande ampleur appelé La Blanca, en référence au site occupé brièvement entre le Classique récent (à partir de 600 dne) et le Postclassique ancien. Il présente la particularité d’être construit de part et d’autre d’une large chaussée longue de 300 m et large de 35 m. Les archéologues espagnols ont notamment pu utiliser un scanner laser pour effectuer un relevé très précis d’un relief découvert dans la sous-structure 6J2.
Fouilles à La Blanca, Péten, Guatemanal. Crédit photo: Ministère de la Coopération, Espagne:
Graffiti représentant un cerf, La Blanca, Péten, Guatemala.
Crédito: Simon Burchell https://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/thumb/5/54/La_Blanca_graffiti_6.jpg/640px-La_Blanca_graffiti_6.jpg?1455402742413
Un dernier article, rédigé par Franco Rossi, Heather Hurst et William Saturno, fait le point sur les explorations et les travaux épigraphiques effectués à Xultun. Situé à proximité de San Bartolo, désormais connu pour ses peintures parfaitement conservées et datées du Préclassique, Xultun avait été mis sur le devant de la scène après l’annonce de la découverte de peintures murales dans la chambre 2 de la Structure 10K-2. De nombreux indices archéologiques et les études épigraphiques et iconographiques laissent à croire qu’on y a enterré un taaj, ou obsidienne, de cet atelier. Son corps était orné de deux pendentifs également présents sur les peintures murales enregistrées par les archéologues. D’autre part, un outil pour préparer l’écorce indique que des codex y étaient élaborés.
Terminons en présentant le reste des participations. Dans un premier article, Patricia Plunkett et Gabriela Uruñuela réfléchissent sur la présence des armes de la ville de Cholula sur un monolithe de l’ancienne collection Petich conservé au Metropolitan Museum of Art.
Diego Matadamas, Mirsa Islas et Martha Soto se sont intéressé au sous-sol de l’archevêché de Mexico, construit sur le Temple de Tezcatlipoca. Lors de fouilles préventives effectuées par le Programme d’Archéologie Urbaine en 1994, la tête d’un dieu du pulque avait été mise au jour, encastré dans le mur ouest du Temple de Tezcatlipoca. Les auteurs démontrent la relation entre le dieu au miroir fumant et les divinités du pulque.
L’archéologue et historien français Éric Taladoire revient propose une lecture intéressante de la visite de voyageurs mésoaméricains en terres européennes. Il propose notamment de voir en Madrid la nouvelle Tollan où les nobles pourraient résoudre les conflits qui les opposaient aux représentants du roi, en terme de titres, avantages, terrains, etc. L’auteur met notamment en exergue de nombreuses ressemblances entre le droit d’usage en vigueur au Nouveau Monde et le code pénal en vigueur en Espagne.
Parlons maintenant des rubriques habituelles. Xavier Noguez nous propose une lecture rapide des Lienzos de Tuxpan qui sont conservés au Musée d’Anthropologie de Jalapa. De son côté Eduardo Matos Moctezuma revient sur l’existence de géants rapporté par Diego Durán, sujet ô combien polémique lorsqu'on peut les nombreuses de (dés)informations disponibles sur la Toile.
Bibliographie complémentaire
Arroyo, B. (1995). Early ceramics of El Salvador. The Emergence of Pottery: Technology and Innovation in Ancient Societies, Smithsonian Institution Press, Washington, DC, 199-208.
Estrada-Belli, F. (2013). Giant Maya Carvings Found in Guatemala. [online] News.nationalgeographic.com. Available at: http://news.nationalgeographic.com/news/2013/08/pictures/130807-maya-frieze-discovered-holmul-guatemala-archaeology/ [Accessed 25 Jan. 2016].
Neff, H., Bove, F. J., Robinson, E. J., & Arroyo, B. (1994). A ceramic compositional perspective on the Formative to Classic transition in southern Mesoamerica. Latin American Antiquity, 333-358.
Neff, H., Pearsall, D. M., Jones, J. G., Arroyo, B., Collins, S. K., & Freidel, D. E. (2006). Early Maya adaptive patterns: Mid-late Holocene paleoenvironmental evidence from Pacific Guatemala. Latin American Antiquity, 287-315.
Taladoire, E. (2014). D’Amérique en Europe. Quand les Indiens découvraient l’Ancien Monde. Paris : CNRS Éditions.
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