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Découverte probable d'un quai sur le site de Tabuco, Veracruz

Dans un bulletin émis vendredi dernier, l'INAH résume les avancées très impressionnantes des fouilles de sauvetage entreprises par le Proyecto Arqueológico Sur de la Huasteca Veracruzana depuis octobre 2012. Dirigés par María Eugenia Maldonado Vite, les archéologues ont mis au jour plusieurs vestiges qui semblent donner un sens à ce site qui fut exploré et sondé par Gordon Eckholm dans les années 1940.

Le site a connu une occupation depuis le Protoclassique (entre 150 avant et 250 après Jésus Christ). Situé sur la rive sud du fleuve Tuxpan près des mangroves de Tumilco, Tabuco était considéré jusqu'à présent comme un site cérémoniel. Après différents sondages effectués sur un terrain attenant à la zone archéologique, les fouilles ont d'abord révélé la présence d'un dépotoir contenant des tessons de céramique, des os d'animaux, des débris d'obsidienne et de grandes quantités de coquillages.

Au nord-est un grand mur à banquette adossée mesurait plus de 15 m de long. D'une largeur et d'une hauteur de 60 cm, il s'enfonce progressivement dans le sous-sol, passant  Il était composé de grandes plaques de coquillages moulus et agglomérés. Les vestiges de trois petits adoratoires construits avec le matériel ont été retrouvés dans ce qui semblent un des accès au centre cérémoniel. Ils mesurent chacun 3 m de diamètre.

Sur la partie ouest de la zone fouillée, c'est les restes d'une structure circulaire de 15 m de diamètre et 60 cm de hauteur. La présence d'un foyer sur la plateforme permet d'émettre l'hypothèse selon laquelle il s'agit d'une résidence. Un petit escalier a été retrouvé. La présence d'une rampe menant à un sol couvert de stuc pourrait indiquer la présence de ce qui fut un quai à l'époque préhispanique. C'est là qu'un dernier édicule circulaire a été retrouvé. La présence de traces au sol de ce qui semblent avoir été des parois en bois peut être interprété comme des pièces où les marchandises débarquées étaient ensuite rangées. La présence de matériaux organiques sur cette surface stuqué rend également très probable l'idée d'une inondation à la suite de laquelle tout fut rempli par des détritus, laissant seulement la structure circulaire en place.

D'un autre côté on apprend que pas moins de 50 individus ont été enterrés. Des analyses médico-légales ont commencé pour déterminer les liens familiaux et les éventuelles maladies dont ils ont souffert. Ils ont été retrouvé en position étendue ou fléchie. Les restes ont été déposés en plusieurs strates situés entre 10 cm et 1 m sous la surface. Un autre objectif des archéologues est de pouvoir affiner la séquence céramique du site grâce à leurs grandes quantité et variétés.

Pour en savoir plus sur cette découverte très intéressante, à la limite entre les territoires totonaques et huastèques, vous pouvez consulter le bulletin publié sur le site de l'INAH.
 

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