Dans un très beau reportage publié dans son édition d'avant-hier, La Jornada nous informait des fouilles et des restaurations d'urgence entreprises sur le Temple XX de Palenque. Depuis l'INAH a publié un sur les premiers travaux entrepris dans la chambre funéraire du Temple XX de Palenque dans un bulletin. Nous avions présenté une première avancée des travaux l'année dernière dans un billet qui faisait état de premières photos et vidéos de cette tombe sans sarcophage située à peu près au milieu de la pyramide. Fort heureusement l'INAH a justement mentionné l'apport décisif de Merle Greene Robertson, infatigable mayiste, grande épigraphiste qui n'eut pas la chance de pouvoir fouiller cet endroit au début du millénaire.
Que sait-on de plus qu'en juin 2011 ? Arnoldo Cruz, en charge de l'équipe qui a fouillé la tombe de la Reine rouge en 1994, est toujours présent sur les fouilles du Temple XX. Spécialiste de Palenque, il propose l'hypothèse suivante : c'est dans cette chambre qu'aurait été déposés les restes de Kuk Bahlam I vers 431 après Jésus Christ. Pour l'heure, aucun reste osseux n'a été retrouvé.
Situé à six mètres sous le sommet de la pyramide, la tombe de forme rectangulaire mesure : elle dispose d'une voûte haute de 2,50 m et mesure 3,40 m de long sur 1,43 m de large.
Ce qui frappe d'emblée, ce sont les tons rouges qui tapissent les parois de la tombe. C'est une première similitude avec les tombes de Pakal et de la Reine Rouge. Les premières observations laissent penser que ce rouge est dû à l'utilisation du cinabre. Un autre point avec la tombe du premier, ce sont les représentations des neuf Seigneurs de l'inframonde, présenté à l'époque coloniale dans le Popol Vuh. Cependant il s'agit de stucs sculptés qui étaient à l'extérieur du Palais des Inscriptions. Sur les peintures murales, on identifie bien sandales, boucliers et coiffes des neuf personnages. Elles seront soumises à un traitement intensif pendant trois semaines pour éviter leur décomposition et leur chute des murs. Passée cette étape de consolidation, les travaux de stratigraphie pourront commencer.
Après un long moment pour prendre conscience que ce lieu est resté inviolé pendant près de 1500 ans, les archéologues ont rapidement identifié la présence d'un anneau en jadéite, cinquante à soixante perles de cette même pierre et onze vaisselles en céramique. Afin de préserver le matériel et de ne pas le polluer ni d'augmenter les conditions hygrométriques et thermiques, seules deux ou trois personnes habillées de Tyvek peuvent accéder à la tombe simultanément. Voici une petite vidéo pour compléter ce billet :
Comme vous l'aurez compris, le véritable travail de fouilles n'a pas encore véritablement commencé : il faudra attendre davantage d'informations dans les semaines et mois à venir.
[Mise à jour du 23/09/2012] Sur le forum Aztlan se multiplient les commentaires qui regrettent le manque de reconnaissance du travail effectué par Merle Greene Robertson et Alfonso Morales Cleveland. D'autre part l'archéologue américaine Elaine Schele propose un entretien avec ce dernier publié sur le site Cuarto Poder : selon Morales Cleveland, les ossements visibles sur les clichés pris par son équipe en 1999 révélait la présence d'os qui ont aujourd'hui disparu, probablement dû à l'exposition de ces derniers aux conditions climatiques extrêmes.
Il revient notamment sur les raisons obscures qui ont poussé l'INAH à ne pas autoriser le PARI à procéder aux fouilles et à la restauration du Temple XX en 1999. Il explique le PARI allait fouiller avec des fonds propres et que toute la procédure qui a été mise en plus par Arnoldo Cruz correspond exactement à celle qui avait été proposé par Greene Robertson et lui-même dès 1999. Morales Cleveland estime que ce sont la lenteur de la bureaucratie et l'envie de rester avec les lauriers de la gloire qui expliquent cette malheureuse perte d'information.
Pourtant Morales Cleveland ne pense pas que l'individu enterré soit Kuk Bahlam, le fondateur de la dynastie palencaine à laquelle appartenait Pakal. On sait par les inscriptions que le premier est monté sur le trône de Lakam'ha en 431 de notre ère. Or les vaisselles en céramique semblent indiquer un style de peintures postérieur à cette date.
Ce n'est pas la première fois que l'INAH souffre ce genre d'accusations, où les égos l'emportent sur le bien commun et la science. Il semblerait que Palenque, dû à sa célébrité internationale, attise évidemment un besoin de reconnaissance de la part de certains archéologues.
Que sait-on de plus qu'en juin 2011 ? Arnoldo Cruz, en charge de l'équipe qui a fouillé la tombe de la Reine rouge en 1994, est toujours présent sur les fouilles du Temple XX. Spécialiste de Palenque, il propose l'hypothèse suivante : c'est dans cette chambre qu'aurait été déposés les restes de Kuk Bahlam I vers 431 après Jésus Christ. Pour l'heure, aucun reste osseux n'a été retrouvé.
Situé à six mètres sous le sommet de la pyramide, la tombe de forme rectangulaire mesure : elle dispose d'une voûte haute de 2,50 m et mesure 3,40 m de long sur 1,43 m de large.
Ce qui frappe d'emblée, ce sont les tons rouges qui tapissent les parois de la tombe. C'est une première similitude avec les tombes de Pakal et de la Reine Rouge. Les premières observations laissent penser que ce rouge est dû à l'utilisation du cinabre. Un autre point avec la tombe du premier, ce sont les représentations des neuf Seigneurs de l'inframonde, présenté à l'époque coloniale dans le Popol Vuh. Cependant il s'agit de stucs sculptés qui étaient à l'extérieur du Palais des Inscriptions. Sur les peintures murales, on identifie bien sandales, boucliers et coiffes des neuf personnages. Elles seront soumises à un traitement intensif pendant trois semaines pour éviter leur décomposition et leur chute des murs. Passée cette étape de consolidation, les travaux de stratigraphie pourront commencer.
Après un long moment pour prendre conscience que ce lieu est resté inviolé pendant près de 1500 ans, les archéologues ont rapidement identifié la présence d'un anneau en jadéite, cinquante à soixante perles de cette même pierre et onze vaisselles en céramique. Afin de préserver le matériel et de ne pas le polluer ni d'augmenter les conditions hygrométriques et thermiques, seules deux ou trois personnes habillées de Tyvek peuvent accéder à la tombe simultanément. Voici une petite vidéo pour compléter ce billet :
Comme vous l'aurez compris, le véritable travail de fouilles n'a pas encore véritablement commencé : il faudra attendre davantage d'informations dans les semaines et mois à venir.
[Mise à jour du 23/09/2012] Sur le forum Aztlan se multiplient les commentaires qui regrettent le manque de reconnaissance du travail effectué par Merle Greene Robertson et Alfonso Morales Cleveland. D'autre part l'archéologue américaine Elaine Schele propose un entretien avec ce dernier publié sur le site Cuarto Poder : selon Morales Cleveland, les ossements visibles sur les clichés pris par son équipe en 1999 révélait la présence d'os qui ont aujourd'hui disparu, probablement dû à l'exposition de ces derniers aux conditions climatiques extrêmes.
Il revient notamment sur les raisons obscures qui ont poussé l'INAH à ne pas autoriser le PARI à procéder aux fouilles et à la restauration du Temple XX en 1999. Il explique le PARI allait fouiller avec des fonds propres et que toute la procédure qui a été mise en plus par Arnoldo Cruz correspond exactement à celle qui avait été proposé par Greene Robertson et lui-même dès 1999. Morales Cleveland estime que ce sont la lenteur de la bureaucratie et l'envie de rester avec les lauriers de la gloire qui expliquent cette malheureuse perte d'information.
Pourtant Morales Cleveland ne pense pas que l'individu enterré soit Kuk Bahlam, le fondateur de la dynastie palencaine à laquelle appartenait Pakal. On sait par les inscriptions que le premier est monté sur le trône de Lakam'ha en 431 de notre ère. Or les vaisselles en céramique semblent indiquer un style de peintures postérieur à cette date.
Ce n'est pas la première fois que l'INAH souffre ce genre d'accusations, où les égos l'emportent sur le bien commun et la science. Il semblerait que Palenque, dû à sa célébrité internationale, attise évidemment un besoin de reconnaissance de la part de certains archéologues.
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