Le nord du Mexique est marqué par la présence
de nombreuses ethnies. On connaît bien les Raramuri ou les Pimes mais d’autres
peuples font désormais de l’histoire. C’est notamment le cas des indiens
Conchos, groupe qui a pourtant atteint 50000 individus et qui a progressivement
périclité avant de disparaître au cours du 19e siècle.
Leur existence, leurs croyances et rituels nous
sont parvenus principalement par des récits de frères missionaires. Un autre
héritage connu est celui de la peinture murale. Des archéologues de l’INAH ont
récemment cinq groupes de peintures rupestre dans la Cueva del Oso, à une
soixantaine de kilomètres de la ville de Chihuahua. Elle possède une profondeur
de huit à neuf mètres. Le sol particulièrement humide est recouvert d’une
couche de sédiment gris, résultats de la combustion de bois.
Leur ancienneté pourrait remonter à 1300 ans après
Jésus Christ. Trois catégories peuvent être distinguées : géométriques, zoomorphes
et anthropomorphes. Dans la seconde, on retrouve des représentations de
sangliers, d’ours, de serpents et d’oiseaux. Dans la troisième on notera deux
scènes notables.
La première montre un groupe d’individus desquels
se démarque un personnage plus grand que les autres. Il est représenté sous
une chute d’eau pendant que les autres le regardent. Selon Arturo Guevara,
archéologue en fonction auprès de l’INAH Chihuahua, il s’agit probablement d’un
bain rituel pris par un chaman pour purger les problèmes rencontrés par la
communauté.
La seconde scène montre un autre chaman aux
extrémités fléchies en train d’effectuer une danse, elle-même faisant partie d’un
rituel funéraire en l’honneur d’un chasseur défunt. Il porte une coiffe que
portait les chasseurs pour pouvoir s’approcher de leur proche sans attirer leur
attention.
Des motifs de soleil, de nuages et de brouillard
sont également présents et reflètent le temps dans cette région à certains
moments de l’année. L’état des peintures est stable même si certaines parties
inférieures semblent avoir souffert des conséquences de l’humidité. Elles ont
été effectuées au moyen de pinceaux simples et des doigts.
On notera enfin la présence de mobilier dans cette
grotte : les archéologues ont notamment mis au jour des tepalcates domestiques et les restes d’un
metate plat à bords irréguliers. La
prochaine étape sera de procéder à des fouilles plus systématiques et à des
analyses chimiques pour dater plus précisément ces peintures.
L’INAH a publié un bulletin en espagnol que vous
pouvez consulter ici.
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