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Le meilleur de 2010

Fin d'année arrivant, on fait des bilans (bons, personnels, professionnels, en dépôt, etc.). Mexique Ancien vous propose donc un petite liste de publications, de découvertes archéologiques, de sites, d'expositions, de coups de gueule en ce qui concerne la Mésoamérique.
Pour les livres, cette année s'est montrée particulièrement précieuse, notamment si on s'attarde sur les trois ouvrages co-rédigés par Leonardo López Luján. Je pense autant à la compilation El sacrificio humano en la tradición mesoamericana, résultat d'une collaboration avec l'historien des religions Guilhem Olivier ; la publication du catalogue de l'exposition Moctezuma II. Tiempo y Destino de un gobernante ; la monographie Monte Sagrado rédigée avec son père Alfredo López Austin.

En ce qui concerne les sites ou carnets qui nous ont particulièrement plu, il faut mettre en avant le carnet d'Enrique Davalos sur la sexualité des anciens peuples mésoaméricains. A défaut de trouver un éditeur digne de ce nom, Davalos a décidé de faire don de ses recherches au public, avec forces détails et références détaillées. Un autre carnet nous a particulièrement attiré l'attention : la bibliothèque virtuelle d'archéologie constitue notre meilleure recommandation pour les étudiants en archéologie et en anthropologie.

Les coups de gueule ont été particulièrement nombreux cette année. En ligne de mire, les destructions et pillages de site dans le Tabasco ou plus récemment au Yucatan, l'abandon d'Izapa donnent une piètre image de l'INAH, incapable de sauver et restaurer le patrimoine national. Et lorsqu'un responsable commente les dégâts collatéraux des concerts organisés à Chichen ou qu'on apprend que l'état du Yucatan est devenu propriétaire du site, la page internet de l'institution reste très souvent muette.

Parlons de fouilles et plus particulièrement de découvertes. Les deux sites chiapanèques de Chiapa de Corzo et Tonina ont rythmé l'année par la succession et la qualité des inventions faites. Dès janvier, on apprenait la présence d'un sarcophage sous la plateforme 5 de Tonina. Et puis en mai, la tombe de dignitaire retrouvé à Chiapa de Corzo permettait d'éclairer nos connaissances sur les Zoques qui vécurent sur le site pendant le Préclassique. Le site d'El Teul, dans l'état de Zacatecas, s'est fait connaître aux yeux du grand public. N'oublions pas non plus la découverte d'une autre tombe couverte de cinabre à Bonampak. Nous sommes aussi revenu à plusieurs reprises sur les avancées accomplies par l'archéologie subaquatique, notamment du côté du Quintana Roo. Terminons aussi en tirant un petit coup de chapeau aux archéologues de PAU à Mexico : ce sont trois structures de l'enceinte sacrée de Tenochtitlan qui ont pu être localisées et identifiées cette année. Espérons que 2011 permettra d'en découvrir d'autres.

Qui dit fouilles, dit restaurations. Il faut en effet reconnaître le formidable travail des spécialistes de l'ENCRyM qui a reconstitué un puzzle constitué de coquillages originaire de Calakmul. La toilette des Bebedores sous la pyramide de Cholula doit également être mise en exergue, étant l'état avancé de dégâts de ces derniers.

En ce qui concerne les expositions, Teotihuacan à Paris, Moctezuma à Londres puis à Mexico et les masques mortuaires mayas ont volé la vedette. Une mention spéciale peut être accordée à la seconde puisqu'à ce jour, plus de 350000 personnes l'ont vue. La présence exceptionnelle du monolithe de Tlaltecuhtli y est certainement pour quelque chose, étant donné que ce fut sa première présentation lors d'une exposition de cette envergure.

Enfin terminons cette rétrospective en mettant en exergue l'effort entrepris par le gouvernement fédéral à travers deux programmes qui feront date. D'un côté les premiers débats de la série Discutamos México constituent une référence pour tout curieux de l'histoire précolombienne du Mexique. D'un autre côté la récente diffusion des débats sur les peuples indigènes du Mexique comble un manque évident de représentativité de ces populations marginalisées la plupart du temps. Espérons que ce type de programmation puisse perdurer au-delà des simples fêtes du Bicentenaire et du Centenaire.

A l'orée d'une année 2011 qui s'annonce difficile pour l'archéologie mexicaine (baisse des crédits oblige), le passé mexicain s'exportera encore, notamment les Olmèques en Californie, les Mayas en France. Nous reviendrons notamment sur l'année du Mexique en France et sur les événements qui la composeront. Cependant le rythme des publications risque de décroître pour une simple raison. Votre serviteur devant impérativement présenter sa thèse de doctorat cette année, il lui faudra renoncer à certaines choses en général et à ce carnet temporairement. Dès lors, si vous souhaitez participer à cette belle aventure qu'est Mexique Ancien, n'hésitez pas à nous contacter...

Pour l'heure, profitons de ce qu'il reste de 2010 et régalons-nous avec ce que nous apportera 2011.

Commentaires

Unknown a dit…
Merci pour tous ces bons moments passés à découvrir tous ces bons articles, sur ce blog.
Bon courage et bonne chance pour la thèse.
Bonne Année 2011.
Philippe
ChtiMarseillais a dit…
Je me joins à Philippe pour te remercier une fois de plus pour le formidable travail de synthèse et d'analyse que tu as mis à la disposition de toute la communauté francophone sur ce blog avec une régularité exceptionnelle.

Cela va certainement nous manquer en 2011, mais c'est pour la bonne cause, alors bonne chance pour ta thèse. J'espère que nous pourrons la consulter rapidement.

Je n'ai certainement pas ta capacité d'analyse ni de synthèse, mais si tu souhaites de l'aide pour continuer à alimenter ce blog, je peux te proposer des résumés des actualités publiées sur les sites mésoaméricanistes auxquels je suis abonné.

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