Accéder au contenu principal

Vers une restauration des peintures de Tepantitla à Teotihuacan

C'est ce qu'indique le quotidien El Universal dans sa version en ligne du 30 juillet dernier. Cette date était en effet la dernière pour le cycle de conférences à caractère vulgarisatrice proposé par l'INAH, dans le cadre de l'exposition Teotihuacan : Ciudad de los Dioses.


Jaguars, peinture murale, Teotihuacan.
Photo disponible le 2 août 2009 sur le site d'El Universal.

Cette restauration d'un des ensembles de peintures murales les mieux conservées et les plus complètes de Teotihuacan sera à la charge d'une équipe interdisciplinaire et interinstitutionnelle puisque l'INAH et l'UNAM ont signé un accord en ce sens. Pour parvenir à un travail de restauration satisfaisant, les chercheurs Roberto Pliego, Ignacio Rodríguez et Luis Alfonso González Miranda passeront par une reconstitution virtuelle des dites peintures, notamment afin de retrouver l'éclat originale des couleurs et par là-même, donner une vision plus ample de ce qu'était la grande métropole à l'époque Classique (300-650 après J.C.). Pour autant, aucune date n'a encore été déterminée. Tepantitla était certainement un complexe habitationnel réservée à une élite. Située à l'est de la Pyramide du Soleil, elle a été fouillée dans les années 1940.

Une autre conférence, proposée par Teresa Uriarte, professeure et chercheuse à l'Instituto de Investigaciones Estéticas de l'UNAM, proposait de découvrir quatre thèmes iconographiques importants à Teotihuacan : le jeu de balle (pour lequel aucun indice architectural n'a été retrouvé jusqu'à présent), la préoccupation constante pour la mesure du temps, le sacrifice et l'autosacrifice, et enfin la relation de Teotihuacan avec la zone maya.

C'est d'ailleurs sur ce dernier point que la chercheuse mexicaine s'est distinguée proposant de revoir la relation que Teotihuacan entretenait avec Copan, grande ville maya de l'époque classique. Car si les liens entre les deux cités sont pratiquement reconnus par la communauté mésoaméricaniste, Uriarte estime en effet que les représentations du Coyote emplumé et du Jaguar réticulé sur les peintures d'Atetelco, à l'ouest de la chaussée des morts, pourraient symbolisait les liens très fort unissant deux civilisations. Elle appuie sa théorie sur les récentes découvertes faites à Copan (Honduras).


Vue aérienne du complexe d'Atetelco, Teotihuacan.
Photo disponible le 2 août 2009 sur http://www.latinamericanstudies.org/teo-buildings.htm

Selon elle, le coyote est un animal du Haut Plateau central alors que le jaguar était très présent dans les terres mayas. Elle a notamment indiqué la présence d'un glyphe maya traduit par "ville" et présent sur les corps des serpents entrelacés et peints autour des jaguars et des coyotes. Ce glyphe serait également visible sur les peintures de Tetitla et indiquerait la "fondation d'une nouvelle Tollan qui pourrait être Copan".

D'ailleurs Ricardo Agurcia, responsable des fouilles sur le site de Copan, avait rappelé un peu plus tôt la découverte d'une tombe dans la chambre centrale de la pyramide d'Oropendola et qui pourrait être celle du second dirigeant de Copan, appelé Jaguar réticulé dans les textes. Il convient ici de marquer une pause et de rappeler que ce ne sont que des hypothèses reposant que sur des présupposés, notamment en ce qui concerne ce que R. Agurcia espère découvrir.


Pyramide d'Oropendula, Copan, Honduras.
Disponible le 2 août 2009 sur http://www.copanhn.com/es/ruinas_copan/templo_oropendula.html .

Toutefois plus les recherches et plus les hypothèses en rapport au système politique, et donc social, de Teotihuacan se complique. Si on reprend l'hypothèse d'un pouvoir partagé entre quatre communautés, celle d'un pouvoir aux mains de deux personnes, et désormais celle proposée par Uriarte, il devient difficile de faire la lumière.

Commentaires

Posts les plus consultés de ce blog

Arqueologia Mexicana n°99

Avec le titre "De la crónica a la arqueología: visión de cinco ciudades prehispánicas", l'editorial propose une levée bimestrielle un peu moins rutilante que son précédent numéro sur Moctezuma. En même temps, il est difficile de faire plus fort que celui qui reste une figure importante de l'identité mexicaine. Faisons donc un rapide tour du propriétaire. Après les quelques brêves rappelant les fouilles à Chichen Itza, la restauration de la petite pyramide ronde du métro Pino Suarez ou la sortie du catalogue de l'exposition Moctezuma. Azteca Ruler, co-édité par Leonardo Lopez Lujan et Colin Mc Ewan, on peut lire l'hommage rendu par Eduardo Matos Moctezuma au Dr Miguel Leon-Portilla pour les 50 ans de la publication Visión de los Vencidos: relaciones indigenas de la Conquista . Suit une présentation du Codex Ixtlilxóchitl par Manuel Hermann Lejarazu. Le titre de ce document fait référence à son illustre propriétaire, Fernando de Alva Ixtlilxochitl (1578
Au cœur de la zone archéologique de Tulum, dans l'État de Quintana Roo, une équipe de chercheurs de l'Institut national d'anthropologie et d'histoire (INAH) a fait une découverte extraordinaire. Alors qu'ils travaillaient dans le cadre du Programme de Mejoramiento de Zona Arqueológicas (Promeza) sur des sondages préalables à un nouveau sentier pour les visiteurs, une entrée de grotte cachée derrière un rocher a été mise au jour.  Enterrements 6 et 9. Photo : Proyecto de investigación Promeza, Tulum / Jerónimo Aviles Olguin. La découverte de cette grotte, située à l'intérieur de la zone fortifiée de Tulum, a été le point de départ d'une exploration qui a révélé des éléments remarquables. Lors des travaux de dégagement pour aménager un nouveau sentier entre les bâtiments 21 et 25, l'équipe a identifié une entrée scellée par un énorme rocher. En retirant ce dernier, ils ont révélé l'entrée d'une cavité jusqu'alors inconnue. À l'intérieu

Conférence au Musée d'Histoire Mexicaine de Monterrey

Un peu de pub pour notre chapelle. Après-demain, votre serviteur aura l'honneur de participer pour la troisième année consécutive aux Cuartas Jornadas de Estudios Mexicanos, organisées par l'Universidad de Monterrey au Museo de Historia Mexicana, dans le centre-ville de la Sultana del Norte. Au programme cette année, il sera question du "Passé préhispanique aux temps du Porfiriat et de la Révolution". Il s'agit simplement de présenter à un public non-spécialiste comment s'est forgée l'identité nationale mexicaine au moment du pouvoir autocrate de Porfirio Diaz en 1884 et 1910. Au delà de la redécouverte et de la réappropriation du passé préhispanique, on expliquera notamment la systématisation des études archéologiques et anthropologiques à cette époque. Je cherche d'ailleurs une revue pour publier la version de l'article que j'ai rédigé pour l'occasion. Si vous avez des contacts, envoyez-moi un courriel. Au pire des cas, j'utiliserai