Accéder au contenu principal

Dzibanché et Kohunlich - dernières découvertes

Voici une nouvelle très intéressante publiée par la Sala de Prensa de l’Inah le 11 juillet dernier, et qui concerne les cités mayas de Dzibanché et Kohunlich.

Dzibanché, qui signifie « écriture de bois » en raison de la grande quantité de linteaux sculptés avec les dates du calendrier et retrouvés par les archéologues, se localise au sud de l’Etat de Quintana Roo. Les endroits comme l’ « Edifice I » , « le Temple du Hibou » et « l’Edifice des Captifs » sont également très connus pour la présence de riches offrandes, comme par exemple des conques gravées avec incrustations de jade, et pour les inscriptions d’époque classique relatives aux prisonniers de guerre, qui sont représentés dénudés, les mains et pieds attachés, sur 21 blocs de pierre.

La campagne de fouilles 2008 a permis à Enrique Nalda – directeur du projet de recherche pour la région méridionale du Quintana Roo depuis 1992 – de découvrir, dans l’Edifice E-2, la structure la plus haute du site, des stucs qui présentent une iconographie typique de Teotihuacan. La fin des travaux, prévue pour le mois de juillet, devrait donc permettre une étude plus approfondie des matériels récupérés. Il s’agit donc d’une découverte à suivre de tout près.
Depuis 2005, les spécialistes ont pu témoigner d’une occupation très intensive du site pendant le Postclassique récent, et qui ne fait pas coïncider l’histoire de Dzibanché avec le collapsus généralisé de l’aire maya à l’époque classique.

A signaler, parmi les découvertes archéologiques effectuées ici, la présence de plusieurs enterrements, un à l’intérieur du « Temple du Hibou », l’autre au niveau de la « Place Xibalba », qui contenait les restes d’une femme de haut rang, accompagnés d’offrandes somptueuses.



Vue du site de Dzibanché
(Photo: Inah)

L’article de la Sala de Prensa analyse ensuite l’actuel développement des recherches sur le site de Kohunlich, situé à quelques kilomètres de Dzibanché en suivant la route qui collègue Chetumal avec Escarcega. Ce site, connu surtout pour le « Temple des Masques », a été l’objet de plusieurs campagnes de restauration qui ont permis la récupération de l’iconographie originelle des masques sculptés. Les fouilles, par contre, ont été concentrées sur l’étude des quartiers d’habitations. A ce propos, Kohunlich est parmi les sites mayas les plus étudiés, tout comme Tikal et Copán.

L’occupation du site au Postclassique récent, exactement comme Dzibanché, a permis à Sandra Balanzario, archéologue qui a travaillé à Kohunlich plusieurs années, de formuler une hypothèse : peut-être que les sites des Basses Terres mayas n’ont pas été tous abandonnés au moment du collapsus de l’époque classique. Une relecture des sources d’époque coloniale s’impose, notamment celles qui font mention d’une région dépeuplée au sud de la Péninsule du Yucatan.


Mascaron stuqué de Kohunlich
(Photo: Inah)

Sources: Inah - Sala de Prensa

Commentaires

Posts les plus consultés de ce blog

Arqueologia Mexicana n°99

Avec le titre "De la crónica a la arqueología: visión de cinco ciudades prehispánicas", l'editorial propose une levée bimestrielle un peu moins rutilante que son précédent numéro sur Moctezuma. En même temps, il est difficile de faire plus fort que celui qui reste une figure importante de l'identité mexicaine. Faisons donc un rapide tour du propriétaire. Après les quelques brêves rappelant les fouilles à Chichen Itza, la restauration de la petite pyramide ronde du métro Pino Suarez ou la sortie du catalogue de l'exposition Moctezuma. Azteca Ruler, co-édité par Leonardo Lopez Lujan et Colin Mc Ewan, on peut lire l'hommage rendu par Eduardo Matos Moctezuma au Dr Miguel Leon-Portilla pour les 50 ans de la publication Visión de los Vencidos: relaciones indigenas de la Conquista . Suit une présentation du Codex Ixtlilxóchitl par Manuel Hermann Lejarazu. Le titre de ce document fait référence à son illustre propriétaire, Fernando de Alva Ixtlilxochitl (1578
Au cœur de la zone archéologique de Tulum, dans l'État de Quintana Roo, une équipe de chercheurs de l'Institut national d'anthropologie et d'histoire (INAH) a fait une découverte extraordinaire. Alors qu'ils travaillaient dans le cadre du Programme de Mejoramiento de Zona Arqueológicas (Promeza) sur des sondages préalables à un nouveau sentier pour les visiteurs, une entrée de grotte cachée derrière un rocher a été mise au jour.  Enterrements 6 et 9. Photo : Proyecto de investigación Promeza, Tulum / Jerónimo Aviles Olguin. La découverte de cette grotte, située à l'intérieur de la zone fortifiée de Tulum, a été le point de départ d'une exploration qui a révélé des éléments remarquables. Lors des travaux de dégagement pour aménager un nouveau sentier entre les bâtiments 21 et 25, l'équipe a identifié une entrée scellée par un énorme rocher. En retirant ce dernier, ils ont révélé l'entrée d'une cavité jusqu'alors inconnue. À l'intérieu

Conférence au Musée d'Histoire Mexicaine de Monterrey

Un peu de pub pour notre chapelle. Après-demain, votre serviteur aura l'honneur de participer pour la troisième année consécutive aux Cuartas Jornadas de Estudios Mexicanos, organisées par l'Universidad de Monterrey au Museo de Historia Mexicana, dans le centre-ville de la Sultana del Norte. Au programme cette année, il sera question du "Passé préhispanique aux temps du Porfiriat et de la Révolution". Il s'agit simplement de présenter à un public non-spécialiste comment s'est forgée l'identité nationale mexicaine au moment du pouvoir autocrate de Porfirio Diaz en 1884 et 1910. Au delà de la redécouverte et de la réappropriation du passé préhispanique, on expliquera notamment la systématisation des études archéologiques et anthropologiques à cette époque. Je cherche d'ailleurs une revue pour publier la version de l'article que j'ai rédigé pour l'occasion. Si vous avez des contacts, envoyez-moi un courriel. Au pire des cas, j'utiliserai